lunes, 27 de junio de 2016

LesEchos.fr: "Réforme de l'audit : le compte n'y est pas", por Denis Lesprit, président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC)

Réforme de l'audit : le compte n'y est pas, Audit - Les Echos Business

Chronique. Conçue à l'origine pour déconcentrer le marché, la réforme de l'audit risque au contraire d'accroître sa concentration par l'effet cumulé de la rotation des firmes d'audit et la généralisation des appels d'offres. 

Le 17 juin est entrée en vigueur la réforme européenne de l'audit, initiée avec le livre vert de la Commission en 2010. Il aura fallu six années pour finaliser le texte, fruit de compromis et dont un grand nombre de mesures importantes restent optionnelles pour les Etats membres. Qu'en retenir ? Dans les EIP, entités d'intérêt public régies par le règlement, la réforme introduit de nouvelles règles en matière de rotation des cabinets, de services interdits, de déontologie, de régulation, tout en renforçant le rôle des comités d'audit. Mais, au final, le bilan reste mitigé.

Denis Lesprit, Président de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes

Conçue à l'origine pour déconcentrer le marché, la réforme risque au contraire d'accroître sa concentration par l'effet cumulé de la rotation des firmes d'audit et la généralisation des appels d'offres. Sans avoir réussi à harmoniser les règles européennes, elle va plutôt contribuer à accroître leur hétérogénéité, ce qui risque de complexifier la gestion des mandats des sociétés internationales, notamment en termes de rotation des firmes et de services annexes à la certification des comptes.

Cette réforme est passée à côté de l'essentiel - l'utilité de l'audit pour les entreprises - pour régler des considérations administratives et d'organisation. Les pouvoirs publics semblent ne pas avoir entendu les demandes formulées par les entreprises lors de la phase de concertation, qui pointaient l'inadaptation d'une rotation trop fréquente et le risque de perte de qualité et d'assèchement de la mission d'audit avec trop d'interdits. En France, pays qui faisait déjà figure d'exception avec un marché beaucoup moins concentré qu'ailleurs en Europe, notre combat n'était pas celui-là. Il était et reste de délivrer un meilleur service aux entreprises, de mieux les accompagner dans leur gouvernance, de favoriser leurs investissements. Nous devons faire de la réforme européenne une chance et certainement pas un empilement de mesures administratives parfois incompatibles entre elles ou encore, si restrictives, qu'elles feront perdre toute attractivité à notre métier.
 
Denis Lesprit, Président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC).


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